Saint Corneille selon la Légende dorée

La Légende dorée (?) est un livre écrit en latin au XIIIe siècle par Jacques de Voragine (?). Parmi les 180 saints abordés, saint Corneille. Lors des visites organisées de l'église Saint-Cornély par des conférenciers de la SPREV (?), on assure que les scènes du plafond de la voute centrale sont inspirées de cette vie. Le texte en est pourtant très court, ci-dessous.


SAINT CORNEILLE ET SAINT CYPRIEN *


Corneille signifie qui comprend la circoncision. En effet, il comprit et conserva un grand détachement pour les choses superflues, les licites et même les nécessaires. Corneille peut venir aussi de corne, et de léos, peuple, comme si on disait la corne ou la force du peuple. Cyprien vient de cypro, mélange et ano, en haut; ou bien de cypro, qui signifie tristesse ou héritage. Car il allia la grâce à la vertu, la tristesse pour le péché à l’héritage des joies célestes.

Corneille, pape, succéda à saint Fabien. Décius, césar, le relégua en exil avec ses clercs: ce fut là que saint Cyprien, évêque de Carthage, lui adressa des lettres d'encouragement. Enfin, il fut ramené de l’exil et présenté à Décius, et comme il restait inébranlable, l’empereur le lit meurtrir avec des fouets garnis de plomb, puis il ordonna de le conduire au temple de Mars, pour y sacrifier ou pour y subir la peine capitale. Or, pendant qu'on l’y conduisait, un soldat le sollicita de se détourner pour aller à sa maison prier en faveur de sa femme Sallustia, paralysée depuis cinq ans. Cette femme ayant été guérie par sa prière, vingt soldats avec elle et son mari se convertirent. Ils furent tous conduits, par l’ordre de Décius, au. temple de Mars, sur la statue duquel ils crachèrent; et ils reçurent le martyre avec saint Corneille. Il pâtit vers l’an du Seigneur 256.

Cyprien, évêque de Carthage, fut amené à Paternus, proconsul en cette ville. Comme on ne pouvait le faire varier dans la foi, il fut envoyé en exil. Il en fut rappelé par le proconsul Galérius, successeur de Paternus, et condamné à avoir la tête tranchée; quand on porta la sentence, il répondit: « Deo gratias. Je rends grâces à Dieu. » Parvenu au lieu du supplice avec le bourreau, il commanda aux siens de donner vingt-cinq pièces d'or à cet homme pour son salaire. Alors il prit un linge, se couvrit les yeux de sa main et reçut ainsi la couronne vers l’an du Seigneur 256.


* Bréviaire et actes authentiques.


La légende dorée, de Jacques de Voragine, traduction française éditée en 1902 et numérisée en 2004 par l'Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais. Voir www.abbaye-saint-benoit.ch/ voragine/ tome03/ 138.htm

 

Chom e hremb. Né déhemb ket mui.